Samedi en début d’après-midi, c’était très mouvementé à Illkirch-Graffenstaden. A l’heure de la sieste, un cortège nuptial réveille toute la ville au sud de Strasbourg, d’ordinaire assez calme. “J’ai été prévenu par des riverains et le centre d’opérations de la police nationale qu’il y avait des vitesses élevées avec de gros déplacements et que le code de la route n’était pas du tout respecté”, répète pendant 20 minutes le maire Thibaud Phillips. – Surtout il y avait des soupçons de coups de feu. »
Des coups à blanc qui ont fait écho à plusieurs endroits de la ville. Jusqu’à ce qu’il soit arrêté devant la mairie. Où les agents de la Brigade Anti-Crime (BAC) attendaient les mariés et leurs invités tapageurs. Le chef de la mairie, sans étiquette claire, mais plutôt à droite, était également là, car il n’était pas censé à l’origine célébrer cette union, une charge laissée à un député.
« On peut être festif sans mettre la vie des autres en danger »

“Quand je suis arrivé, la BAC était là et a arrêté trois hommes du véhicule d’où les tirs à blanc ont été tirés. L’arme a même été retrouvée sur l’un d’eux, et selon mes informations, il serait toujours en garde à vue ce dimanche matin, poursuit le selectman. Puis il a pris une décision inhabituelle : « Je voulais annuler la cérémonie. Je ne pouvais pas laisser passer ça. Je crois que quand on ne respecte pas les règles de la république, on ne peut pas bénéficier de ses institutions. »
Encore fallait-il l’annoncer à l’assemblée… Ce qui fut fait une fois que des forces de police supplémentaires eurent investi les lieux. “Il devait y avoir une trentaine de policiers, j’avais rarement vu ça à la mairie d’Illkirch”, explique encore Thibaud Philipps, sans regretter le choix avec quelques heures de recul. « D’après ce que j’ai lu sur les réseaux sociaux et les messages que j’ai reçus, je pense plutôt que ma décision est unanime. »
Sauf peut-être avec les mariés, la famille ou encore les invités… “Il n’y a pas eu de scandale. En tout cas, vu la forte présence de la police, ce n’était pas possible”, assure le maire, prêt à annuler d’autres mariages. si les événements se reproduisent. “Vous pouvez être festif sans oublier de respecter les règles et de mettre la vie des autres en danger.”
Le couple de samedi doit maintenant “recommencer tout le processus de candidature”. Puis peut-être retourner plus discrètement à la mairie.