Bien plus frileuse que ses deux frères comédiens Arié et Gad, Judith Elmaleh a toujours préféré écrire devant les projecteurs. Mais son dernier livre en dit pourtant long sur sa famille, car il révèle un sombre secret… comme pour s’en affranchir. Sorti le 22 septembre aux éditions Robert Laffont, “Une Reine” est sans aucun doute un roman, mais aussi une histoire pleine d’anecdotes vraies et biographiques. Ce vendredi 7 octobre, sur les ondes matinales de “France Inter”, l’auteur s’est longuement exprimée sur le mariage forcé de sa grand-mère, qui n’avait que 14 ans, au Maroc dans les années 1930 sous le protectorat français. Judith et ses frères ont appris un lourd secret qui les a fâchés trop tard. L’auteur dit que son grand-père a épousé Hassiba à cette époque. Une femme malheureusement stérile.
“Maintenant, ta maison est ici, tu ne reviendras plus jamais à la maison”
Dans un effort pour avoir une progéniture, et après avoir consulté quelques rabbins, le mari a alors opté pour une seconde épouse. Et son choix se portera sur la propre nièce de Hassiba, une jeune fille de 14 ans nommée Mini. Sans vraiment comprendre la situation, ce dernier s’est tout de suite retrouvé dans une situation irréelle, comme l’affirme Judith Elmaleh : « Nous sommes venus le chercher, nous l’avons habillé, nous l’avons embelli. Elle était très heureuse de cette attention soudaine (…) C’était un moment magique d’habiller cette jeune fille, de la maquiller et de l’emmener à une grande fête”. Mais l’adolescent n’a pas compris, faute d’explications, le sens de toute cette cérémonie, comme l’explique le romancier : “Quand il partait, parce qu’il était fatigué, il a dit à sa mère : “Je veux rentrer à la maison” et elle a répondu : “Maintenant, ta maison est ici, tu ne reviendras plus, tu reviendras chez toi'”. Un choc pour cette jeune Mimi, qui aura sept enfants avec le grand-père de Judith Elmaleh, les trois premiers lui seront enlevés pour être élevés par Hassiba, sa première femme. Judith Elmaleh a tenu à révéler la triste histoire familiale longtemps cachée à la descendance comme un devoir de mémoire envers Mimi et comme un souvenir qu’il faut absolument perpétuer : “Souvent, quand on a une famille très forte, très unie, avec une histoire lourde, on oublie un peu la descendance. On oublie de l’envoyer” conclut la sœur de Gad Elmaleh, en père de famille, particulièrement émue par cette démarche.
Cauchemar pour Gad Elmaleh !